Une chape de plomb

Publié le par Jonathan F

La ville est sous une chape de plomb.

Même avant, cela n’a jamais été aussi calme.

Un paroxysme de violence a éclaté environ deux semaines après la mort d’Alissia puis tout s’est arrêté progressivement.

Autour de chez moi, il n’y a plus aucun signe d’activité humaine depuis environ dix jours.

 

De temps en temps, on entend encore une voiture circuler.

Mais j’ai l’impression que majoritairement chacun se terre chez soi, attendant je ne sais quelle intervention divine ou pas.

 

De toute façon, à quoi bon sortir. Tout est désormais fermé.

Après les émeutes en série, nul commerçant ne voudrait ouvrir son magasin.

Après que les rues soient devenues des coupes gorges, nul passant n’oserait s’aventurer à faire du shopping.

 

Pour ma part, mes réserves de nourriture baissent, et je devrais bientôt sortir.

Les médias émettent un bulletin d’information journalier.

Le gouvernement lancent chaque jour des appels au calme et se veut rassurant. A croire qu’ils sont complètement aveugles pour ne pas voir qu’il n’y a plus de civilisation.

 

Je ne sais pas quelles vont être les conséquences de leur décret visant à restreindre l’activité des centrales nucléaires au minimum pour essayer selon eux de fournir un minimum « vital » d’électricité à la population.

Je ne sais pas combien de temps allons nous avoir de l’électricité ?

Comment les gens habitant au nord vont-ils survivre à la vague de froid de cet hiver ?

J’appréhende aussi la décision qu’ils ont pris d’arrêter le traitement de l’eau, avaient-ils le choix de toute manière.

 

« Tous les services publics sont arrêtés jusqu’à nouvel ordre».

Ha ha ha.

Très honnêtement, on ne s’en serait pas douté. Comment assurer un service public quand tout le monde se frappe sur la gueule, quand la moindre interaction sociale dégénère en combat à mort.

 

D’ailleurs, j’aimerais bien savoir comment ça se passe dans les familles. Est-ce que l’instinct maternel aussi a disparu ?

J’ai bien entendu des cris dans mon immeuble lorsqu’il y a eu les émeutes. Mais depuis plus rien.

 

J’ai reçu des news de René. Ca a l’air d’aller de son côté. J’espère que l’on va pouvoir essayer de se rencontrer. Et j’espère qu’on ne va pas s’égorger si l’on se rencontre.

 

Demain, je vais essayer de sortir en ville, voir si je peux trouver de quoi regarnir mes réserves de nourriture.

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Chapitre I

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