2010...

Publié le par Jonathan F

Désolé.

 

 

Je m'excuse de ne pas avoir donné de nouvelles depuis.

 

Le fait est que les événements qui se sont déroulés pendant les fêtes ont pris une tournure tragique pour moi.

 

Nous sommes le 13 janvier 2010, 17h14.

Alissia est morte.

 

 

Ce qui se passait dans les rues passaient en boucle dans les bulletins d'information. Des altercations, qui de plus en plus souvent dégénéraient en émeutes, les vagues d’agression, les répressions policières, les militaires circulant dans les rues, les blessés et les morts.

Le monde aussi était en train de devenir fou.


Ce spectacle nous a incité à faire quelques provisions d’avance.

 

Arrivés au supermarché sur l’avenue jean médecin, nous n’étions visiblement pas les seuls à avoir eu cette idée.

Une vraie cohue, ça s’engueulait à droite, à gauche.

 

Un flash m'a alors traversé l'esprit.

 

Nous étions des moutons dans un enclos trop petit.

Un peu comme ces images que l’on voit dans certains documentaires. Ceux où l’on contemple cette masse de bêtes en mouvement, les uns piétinant les autres.

 

Nous avions décidé de nous séparé afin d’être plus rapide, prendre tout ce qui nous fallait et sortir au plus vite de cette foire ovine.

 

Je n’ai entendu que la rumeur de la dispute qui a éclaté, puis les cris lorsque celle-ci s’est transformée en mêlée.

J’ai été ballotté dans tous les sens par le mouvement de panique générale qui s’en suivit.

Le flot m’a jeté dans la rue.

 

J’essayais de l’appeler à plusieurs reprises sur son portable mais elle ne répondait pas.

 

Il fût rapidement impossible de rentrer dans le magasin.

Des C.R.S formaient un cordon de sécurité et n’hésitaient pas à taper sur quiconque montrait une volonté un peu trop insistante de rejoindre l'intérieur du supermarché.

Des voitures de police, ambulances, pompiers arrivèrent sirènes hurlantes.

 

Habitant pas loin, je suis rentré, espérant qu’elle ferait la même chose lorsqu’elle serait sortie de ce bordel.

 

Sur la chaîne régionale, ils parlaient déjà de cet incident. Ils parlèrent de 7 morts, une dizaine de blessés « dans un état préoccupant », et une cinquantaine de blessés « légers ».

Les images montraient la speakerine au premier plan, un cordon policier, des blessés dans des brancards, des ambulances au second.

Ce qui n’était habituellement que des images qui ne me concernaient que de loin, me frappait aujourd’hui.

Brusque rappel de la réalité.

 

Je contactais la chaîne afin de savoir où étaient amenées les victimes de ce qu’ils titraient « Mortelles empoignades en plein centre ville».

 

On me répondit Hôpital Saint Roch.

 

J’y étais cinq minutes plus tard, la standardiste d’accueil me demanda ce que je voulais, « savoir si Alissia Rafaelli a été admise récemment », elle me demanda ensuite si j’étais de la famille, « presque, je suis son petit ami ».

Après avoir consulté son ordinateur, elle me répondit qu’elle avait été admise il y a moins d’une heure en soins intensifs et qu’il était impossible d’en savoir plus pour le moment.

 

Elle prit mes nom, prénom et mes coordonnées et m’enjoignit de rentrer chez moi après m’avoir assurer que je serais tenu au courant de l’évolution de l’état de Mlle Rafaelli au plus vite.

 

 

Il est 17h14.

J’ai reçu leur coup de fil, il y a dix minutes.

Alissia est morte.

 

 

 

Publié dans Chapitre I

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